Peut-être ne le sait-on pas toujours, mais les femmes rurales vendent aussi leur main-d'oeuvre. Les femmes les plus pauvres louent leurs services pour la confection de briques, l'aide à des travaux agricoles en échange de quoi, elle reçoivent soit de l'argent ou de la nourriture. Il y a au niveau de ces "petites" sociétés des relations socio-économiques hiérarchisées, des riches, des pauvres, les seconds vendant leur force de travail aux premiers. Sous des aspects qu'une idéologie coloniale nous fait associer à des temps passés, ces personnes sont nos contemporains, font face à des défis, des situations tout à fait comparables aux nôtres.

La terre est argileuse, la matière utilisée pour la confection des briques est extraite du lieu de construction. Les briques après avoir été séchées seront cuites durant de longues heures, la construction du four avec les briques séchées est minutieuse afin d'obtenir une cuisson profonde et homogène. La cuisson est de la responsabilité des hommes, tout comme la construction des murs. L'ornementation des murs et l'enduit des sols avec des argiles fort diluées sont de la responsabilité des femmes.

Mozambique
Former des briques. 1999
Femmes au travail
Alter-égaux

Sur le site d'une ruée vers l'or. 1999

"L'or". On écrit que l'exploitation de l'or dans la région est depuis longtemps, une activité saisonnière menée par des agriculteurs du coin. Ici, il s'agit d'une ruée. J'y vois tellement de femmes.

Les femmes n'étaient pas racontées dans les descriptions que les voisins m'avaient faites de la mine. Il n'y avait que des hommes, des jeunes hommes, affairés, cherchant fortune, peinant et buvant.

Les pluies, les pluies arrivent. Elles sont là, lourdes dans le ciel et lourdes quand elles frappent le versant dénudé par les excavations, silloné de mines à ciel ouvert. Longues, longues fentes, perpendiculaires à la pente, profondes, profondes. On y distingue des puits déjà obscurs d'où on entend ahaner des hommes qui jettent les pelletées sur une plate-forme qui les domine. Et qui voit-on? Des femmes, des femmes et des enfants portant les sacs de matière extraite des flancs. Ils les amènent le long de la rivière, quelques centaines de mètres plus bas. Voyez donc d'autres clichés de cette exploitation.