30/8/98 Notes de terrain

Lari dit que la guerre a évolué, les raisons et les débats qui ont fondé la guerre ont évolué. Au début, on motivait les gens à se battre sur le thème, ‘mais est-ce que vous n'en avez pas marre que ce soit toujours ceux du Sud qui aient le pouvoir ? Il faut arrêter cela, on va arrêter ces gens, il faut faire la guerre. Après c'était une guerre pour réintroduire le capitalisme, ce que Lari appelle le néocolonialisme, et puis est entrée la démocratie. Mais ces arguments qui ont meublé la guerre au fur et à mesure semblent toujours tous aussi étrangers au peuple. Le FRELIMO s'est aussi adapté aux changements et s'est adapté aux discours, répondant aux critiques et aux points de politique que la RENAMO aurait pu défendre. Le parti au pouvoir faisait le nécessaire pour rencontrer les arguments politiques, qui n'étaient pas l'enjeu fondamental. Ce qui me fait demander, pourquoi alors ? Le pouvoir. Le pouvoir est la réponse de Lari, l'envie, la volonté de pouvoir. Le pouvoir se mange en entier… (Fabian, J. 1990. Power and performance. Ethnographic explorations through proverbial wisdom and theater in Shaba Zaïre. The University of Wisconsin Press).

 

"Democracia. Nã sei bem ainda o que é. Liberdade de expressão, não é? Cada um explica o que pensa, ninguém vai condemná-lo. Cada um deve, pode dar a sua ideia. O que ele precisa. Estamos aprendendo. Sabe nós tivemos os portugueses e depois tinhamos um sistema socialista, era diferente. Agora, cada um pode fazer o que pensa para ele. Não é? Yah, é bom. Mas o que se passa é que não se pode fazer ainda tudo que se acha necessário, as estruturas anda não estão prontas para responder. A falta, não está no governo, está em que recebe as ordens a falta está com nós. "

"Démocratie. Je ne sais pas encore très bien ce que c'est. Liberté d'expression, non? Chacun explique ce qu'il pense, personne ne le condamne. Chacun doit, peut exprimer son idée, ce dont il a besoin. Nous apprenons. Vous savez, nous avons eu les Portugais et puis un système socialiste, c'était différent. Maintenant chacun peut faire ce qu'il juge bon. N'est-ce pas? C'est bien. Mais, il se passe qu'on ne peut pas encore faire tout ce que l'on juge nécessaire, les structures ne sont pas encore capables pour répondre. La carence, n'est pas au gouvernement, elle est du côté de ceux qui reçoivent les ordres, elle est de notre côté. "

Catéchiste. Entretien de 1999. Penhalonga.

"Jamais les Portugais ne seront plus de deux mille avant la fin du XIXe siècle. Il ne s’agit en aucun cas de colonisation comme au Brésil, mais d’une simple exploitation par prélèvement. […] De cette cascade de conflits il importe de retenir une évidence: la colonisation portugaise n’a jamais duré quatre siècles au Mozambique comme certains le proclament encore, mais tout au plus deux ou trois générations avant son effondrement de 1974. "

Pelissier 1999 - Mozambique- Encyclopedia Universalis- Cd-Rom)

 

"Lorsque, après dix-huit ans d'un combat intime, le protagoniste du livre de V.S. Naipaul rompt avec "notre bluff africain", quand il quitte le Mozambique pour vivre enfin sa propre vie, et non plus l'existence empruntée des colons, le roman s'achève en annonçant la suite : "Tout comme la guérilla antiportugaise avait débuté dans la brousse, les forces hostiles aux vainqueurs commençaient à s'activer dans la brousse." La première avait été soutenue par le Malawi déjà indépendant, les seconds seront puissamment aidés par la Rhodésie blanche et l'Afrique du Sud, le pays de l'apartheid. Des nouveaux insurgés, le romancier précise qu'ils "avaient pour tactique de "mouiller" les nouvelles recrues en leur faisant tuer quelqu'un. Ils lançaient des raids sur le pourtour des villes, massacraient les habitants, brûlaient les maisons et répandaient la terreur". C'est cette histoire, celle de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) en lutte contre le Front de libération du Mozambique (Frelimo) au pouvoir, que relate Michel Cahen, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Afrique lusophone à l'Institut d'études politiques de Bordeaux, dans son livre intitulé, en guise de provocation : Les Bandits."


Stephen Smith Le Monde - 19-09-02 . A propos du Livre de Michel Cahen - Les bandits. Un historien au Mozambique.

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