Montagnes, sylviculture. Stanley montre son pays et le regarde. Regard qui traduit, me semble-t-il, les émotions qu'il ne cache pas: attaché à la terre, à ses endroits sacrés, à leurs champs, aux cimetières où ses aînés devraient reposer. Son père est mort, son corps perdu pendant la guerre. Mais la préoccupation ne date pas de la guerre passée, la tension qu'il vit maintenant est entre son désir de vivre comme "avant", dans une famille régie par son autorité au milieu de ses trois femmes et puis l'impossibilité de le réaliser, tensions entre les co-épouses, volonté de reconnaissance individuelle de chacune, refus de l'autorité polygame et fragilité économique, volonté d'acquisition de nouveaux objets commercialisés en ville.


A Mudododo. 1999

Des amis. Pensifs. Beaux.



Retrouvailles d'amis. Penhalonga. 1999

L'amour comme sentiment romantique ici n'entre pas, ne se dit pas. Mais faut-il s'en étonner? C'est entre hommes qu'on se dit : "je t'aime"; c'est d'un autre homme que les hommes disent, "je l'apprécie", ce sont les hommes qui tiennent par la main. Un amour tout viril et platonique, caractéristique des pratiques hégémoniques masculines dans un milieu où il est de bon ton de railler l'homosexualité.

Bien différentes des retrouvailles de la mère et de son fils, mais pas moins émouvantes.

Mozambique
Stanley à Mudododo. 1999
Hommes mûrs
Alter-égaux