En prenant un café noir. Mon vis-à-vis engage les deux femmes qui prennent un verre à la table d'à côté à rester encore un peu. Elles ne peuvent. Il les regarde longuement alors qu'elles s'éloignent, en pantalon, top serrant, un peu enveloppées, généreuses, elles marchent lentement côte à côte. "J'aime ce type de femme mûre. Plus âgée. Quand tu es malade, elles vont te chercher un médicament à la pharmacie, elle te soigne un peu. Et puis, tu paies la location de la maison et puis la nourriture et puis c'est tout. Ce n'est pas comme avec les pequenas (littéralement les petites) auxquelles tu dois payer la location d'une chambre, les sorties, la coiffeuse pour défriser les cheveux, le portable, et si tu as des difficultés ou tu es malade. Ciao!".

Les hommes que je connais, ne vivent plus avec les compagnes que je leur connaissais, ils gardent toujours la volonté de former un foyer (lar), mais ils déplorent tous la gourmandise des femmes, elles demandent toujours plus de choses . Elles coûtent cher. Elles se plaignent des "conditions" que je peux leur offrir, ou alors elles se plaignent quand je sors trop, elles se plaignent des pequenas que j'ai.

Les femmes, quant à elles, se plaignent du comportement des hommes, ils ne savent pas s'empêcher "d'arranger des petites". Ils crient ou battent. Ils ne se préoccupent pas assez des difficultés de la maison, ils rentrent soûls, s'écroulent dans le lit, pas de sexe. Ils ne se préoccupent pas de la vie que mène leur compagne, toujours à leur service, pas assez d'argent, …

Cap-Vert

Dans la rue. Praia. 1990

Hommes mûrs
Alter-égaux